Russie Peterhof, Versailles-sur-mer de Pierre IerIssu de la dynastie des Romanov, fils du tsar Alexis Mikhaïlovitch et de Nathalie Narychkine, Pierre Ier (1672-1725), a sillonné une première fois l’Europe en 1697-1698. Il entreprend un nouveau voyage en Occident, atteint la France le 21 avril 1717 et y demeure jusqu’au 21 juin suivant. Impressionné par Versailles, où il séjourne deux fois, logeant au Grand Trianon, Pierre le Grand estime qu’une résidence impériale entourée de beaux jardins et de jets d’eau, rehausserait le prestige de la monarchie russe. C’est en bordure de la Baltique, au bord du golfe de Finlande, que dès 1774, Pierre remplaça la maisonnette (Vieux Peterhof) où il séjourne souvent par un palais (Nouveau Peterhof ). Cette résidence devait être un nouveau Versailles et les pavillons Marly, Ermitage et Montplaisir des “Trianons” construits dans le parc.

Les souveraines qui lui succédèrent –  Elisabeth Petrovna et Catherine II – firent ajouter au sud-ouest du Grand Palais un palais anglais au milieu d’un parc à l’anglaise. Puis Nicolas Ier fit aménager de nouveaux parcs et pavillons autour de l’ensemble principal. Au XIXème siècle, la famille impériale résidait dans le cottage et les villas du domaine d’Alexandria, le grand Palais étant utilisé pour des cérémonies officielles et la réception des souverains étrangers. En été, les grands appartements s’ouvraient au public et des concerts résonnaient dans les jardins au bord de mer.

L’ensemble du domaine fut déclaré bien national sous le pouvoir soviétique et transformé en musée des Arts décoratifs. Les statues furent enterrés dans les parcs ou évacuées dès les premiers jours de la Seconde Guerre mondiale. Les palais furent occupés pendant 3 ans par les troupes allemandes et en partie détruits par des explosions ou incendies. La paix revenue, de grands travaux de reconstruction furent entrepris et des millions de visiteurs viennent chaque été admirer les 64 fontaines, 142 jets d’eau et 37 sculptures en bronze, se promenant au gré des 1’000 hectares fleuris, et la successions de parcs étagés descendant vers la mer autour d’un long canal…

PETERHOF d’après un dessin de M. I. Makhaeva 1760-1761. Le palais de Sa Majesté impériale à Peterhof sur les rives du golfe de Finlande – Procope Artemevitch Artemev (vers 1733-1734 – 1811) et Nikita Fedorovitch Tchelnakov (vers 1734-1735 – après 1788), d’après un dessin de M. I. Makhaeva 1760-1761. Papier ; burin, eau-forte, aquarelle Saint-Pétersbourg, musée de l’Ermitage. © Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg, 2017. 

Russie Peterhof, AIGLE à TROIS TÊTES SUSR COUPOLE Russie Peterhof, vue sur jardins et le canal Russie Peterhof, vue sur le palais depuis le canalLe Grand Palais relie le parc supérieur au parc inférieur. Il fut construit à partir de 1714 et entièrement remanié par le célèbre architecte Bartolomeo Rastelli qui ajouta ailes et galeries reliant le noyau central à la chapelle vers l’est et au pavillon de l’Aigle vers l’Ouest. Avant la guerre, la chapelle avait 5 coupoles. La reconstruction ne lui a laissé que la coupole centrale qui fait le pendant du pavillon de l’Aigle.

A l’extérieur, la sobriété du baroque a été respectée : pilastres monumentaux, frontons triangulaires et arrondis… A l’intérieur, le cabinet de travail de Pierre le Grand, tout en boiseries de chêne sculpté, a été conservé intact, l’escalier d’honneur, la salle d’audience et la grande salle de bal ont conservé le style rocaille cher à Rastelli. Mais aucune photo autorisée… 

Tout y est luxe, dorures, somptueuses galeries, salles d’apparat, murs recouverts de plaques d’or fin, cristaux, bronzes, marqueterie, plafonds peints, stucs à profusion, panneaux de laques… Tout fut saccagé pendant la guerre mais une restauration scrupuleuse a redonné au palais sa splendeur d’antan.

Russie Peterhof, vue sur le palais et les fontainesRussie Peterhof, vue sur le palais et le jet d'eau, le canalRussie Peterhof, jet d'eau dans le parc Russie Peterhof, volière dans le parcLa Grande cascade : des jets deau retombent dans une vasque au centre duquel on peut admirer Samson déchirant la gueule du lion. De la gueule de l’animal s’élance une colonne d’eau atteignant 20 mètres. Ce fabuleux ensemble de fontaines en gradins et de statues de marbre et de bronze, fut conçu par Pierre le Grand lui-même. Entourant la vasque, des statues de divinités maritimes célèbrent l’accès gagné par Pierre le Grand à la mer Baltique.

Le Canal maritime relie la grande cascade au golfe de Finlande et permettait aux invités d’honneur d’arriver par cette voir majestueuse.

La Cascade de l’échiquier présente un ensemble de statues et de fontaines disposées sur 3 terrasses pavées de marbre noir et blanc.

La Fontaine de la pyramide est composée de 500 tubes disposés de façon à former une pyramide d’ou jaillit une eau écumante.

La Montagne d’or est une belle cascade ruisselant sur différents degrés revêtus de marbre blanc et de cuivre doré.

Russie Peterhof, pavillon Montplaisir dans le parcRussie Peterhof, images des dégâts après la destruction du palaisLe Palais de Montplaisir : le château d‘été préféré de Pierre le Grand a été construit entre 1714 et 1721 d’après les plans du tsar lui-même. Le Pavillon central, en briques rouges, enfoui dans la verdure au bord du golfe, est flanqué de galeries latérales, d’une belle terrasse au bord de mer – restaurée pour le 300e anniversaire de Saint-Pétersbour –.et d’un jardin orné de statues et de cinq fontaines… A l’intérieur, Pierre le Grand avait orné les murs de tableaux ramenés de ses voyages en Hollande et en France. Le Cabinet chinois au décor constitué de onze grands panneau de laque noirceur lesquels sont représentées des cènes de la vie chinoise. Pierre le Grand exposait sa collection de porcelaines chinoises et japonaises.

Le Palais Marly : construit en 1723, cet édifice très “versaillais” à un étage surmonté d’un toît à la Mansart accueillait les hôtes du domaine. A l’intérieur, il était décoré de laques de bronzes, de cristaux. Une belle cuisine ornée de carreaux de Delft. Le bâtiment miné pendant la guerre fut restauré entre 1954 et 1982 eton peut y voir des vêtements et objets personnels de Pierre le Grand.

Le Cottage, palais privé de Nicolas Ier et de sa famille. Petit bâtiment en style néogothique, en vogue dans les années 1920-1830, entouré d’un vaste  parc Alexandriya.

Peterhof embarcadère pour aéroglisseurSitué à 25 km de St-Petersbourg, le Château de Petrodvorets (Peterhof), par la solennité de sa façade jaune et blanche au toit vert clair, la beauté précieuse de ses jardins peuplés d’oeuvres d’art, était considéré comme une « cour de pierre » sans égale face à un paysage marin inattendu.

En janvier 1944, avant de quitter Peterhof, les nazis firent sauter l’édifice que l’on a cru perdu à jamais. Grâce au travail des restaurateurs, on peut admirer de nos jours ce magnifique palais et ses dépendances. L’aigle bicéphale qui couronne la coupole du corps aux Armoiries peut tourner sur son axe, et afin que cette “girouette”  présente une configuration héraldique en n’importe quelle position, cet aigle présente trois têtes…

Retour à Saint-Petersbourg en aéroglisseur, ce qui permet d’apprécier la vue sur les environs de la ville, le stade de foot prêt pour la Coupe du Monde 2018, le port, premier port de la Baltique orientale complété par la création des ports Primorsk et Ust-Luga…

L’organisation mondiale voir d’un mauvais œil la construction à Saint-Pétersbourg de Gazprom-city, le complexe ultramoderne du géant gazier créé par le cabinet d’architectes britannique RMJM London Limited. L’ensemble qui a suscité de vifs débats à Saint-Pétersbourg, comprend un gratte-ciel de près de 300 mètres de hauteur et un hôtel cinq étoiles sur un territoire de 70 hectares à l’embouchure de la Neva. La forme de la tour phare à multiples facettes changeant de couleur selon l’éclairage, rappelle une petite flamme, l’emblème de Gazprom.

Texte et photos : Françoyse Krier

 

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