

De la villa Médicis (1961-1977)…
A la fin de l’année 1960, André Malraux – ministre de la Culture et avec qui Balthus a entretenu un contact amical depuis 1946 – approche Balthus pour lui confier la direction de la Villa Médicis à Rome. Balthus entre en fonction en août 1961. Les quinze années qu’il passe là-bas vont être marquées par une rénovation complète de ce bâtiment historique, des fresques aux jardins en passant par le mobilier. Il aménage des salles qu’il destine à accueillir des expositions à la Villa qui sont révélatrices de ses influences ou de ses amitiés : Rodin (1967), Courbet (1969), Giacometti (1970), Bonnard (1971), Derain (1976). Il peint peu mais sa carrière de peintre connaît la consécration internationale. Il obtient des expositions muséales à Paris , aux Etats-Unis, à Londres, à Marseille (Musée Cantini : 1973). Il fréquente de nombreux artistes italiens de tous horizons, parmi lesquels Federico Fellini ou Riccardo Muti, et il accueille à Rome des amis renommés comme Francis Bacon.
En 1962, il rencontre Setsuko Ideta, dix-neuf ans, lors d’un voyage au Japon. Elle le suit à Rome et il l’épouse en 1967. De cette union, naîtront deux enfants, Fumio, en 1968, qui ne vit que deux ans, et Harumi, née en 1973.
à Rossinière (1977-2001)
Alors que son mandat à la Villa Médicis se termine, il s’éprend lors d’un séjour en Suisse d’un vieil hôtel du XVIIIe siècle à Rossinière, entre Gruyère et Gstaad. Il achète le « Grand Chalet », le rénove et le transforme pour lui redonner son éclat d’antan. Pendant ses dernières années, il peindra dans son atelier. Des amis du monde entier étaient régulièrement les hôtes du «roi des chats», comme il s’était surnommé dans un autoportrait. Il accepte les interviews parfois initiées par des artistes célèbres tels David Bowie ou Richard Gere, ainsi que les séances photos. Dans ses mémoires, il note: «Les mœurs villageoises et naïves qui demeurent encore dans ces montagnes du Pays de Vaud me vont bien, j’y éprouve une complicité, une sorte de reliement ».
En parallèle, la Biennale de Venise expose ses oeuvres en 1980, dans un palais : La Scuola Grande di San Giovanni. En 1991, il se voit décerner le Praemium Imperiale, la plus haute distinction japonaise et internationale, à l’image du Prix Nobel, pour les Arts. Des expositions lui sont consacrées à Chicago (Museum of Contemporary Art, 1980), Paris (Centre Pompidou, 1983-1984), New York (Metropolitan, 1984), Rome (Villa Médicis, 1990), Lausanne (MCBA, 1993), Pékin, Hong Kong et Taïpeï, puis Madrid (1996).
Sa plus importante rétrospective a lieu l’année de sa mort (janvier 2001) à Venise, au Palazzo Grassi. Quelques temps auparavant, avait créé une fondation pour s’occuper de son patrimoine. Cette fondation est transformée en 2017 en fonds d’archives Balthus qui sera déposé, en 2019, au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne (MCBA).
L’atelier de Balthus n’est actuellement pas ouvert au public.
http://www.fonds-balthus.com/latelier.php
(Texte et photos – hors portrait : Françoyse Krier )