Paul Delvaux, Le Dialogue, 1974 © Adagp, Paris 2017
L’exposition Paul Delvaux. Maître du rêve invite le visiteur du Palais Lumière à une exploration unique dans l’univers artistique de l’un des plus éminents peintres belges surréalistes du XXème siècle.
Paul Delvaux est sans conteste une personnalité atypique majeure de l’histoire de l’art belge, que cette exposition dévoile au gré d’un parcours thématique embrassant toute sa carrière. Rassemblant une sélection d’oeuvres majeures issues essentiellement d’une collection particulière belge et agrémentée de quelques pièces clefs issues de musées de Belgique, l’exposition met en lumière une production artistique aussi mystérieuse que prolifique révélant la force poétique, la richesse et la liberté créatrice d’un surréaliste atypique..
Parcours de l’exposition
L’exposition « Paul Delvaux. Maître du rêve » présentera une sélection d’environ 80 oeuvres au gré d’un parcours organisé autour des grandes thématiques traitées par l’artiste tout au long de sa carrière : les figures de la femme ; la poésie, le mystère et le fantastique ; l’imaginaire onirique ; le théâtre des rêves ; le voyage comme évasion ; solitude et recueillement.
Le rêve – Dès le milieu des années 1930, Delvaux accorde une place essentielle au rêve, qui permet de libérer les mécanismes de l’inconscient. Le surréalisme, auquel l’artiste se rattache partiellement, en fait l’un de ses moyens d’expressions majeur. L’artiste privilégie un monde parallèle au d.triment de la réalité quotidienne, à ses yeux plus banale.
Paul Delvaux, Le Rêve, 1944 © Adagp, Paris 2017 / Paul Delvaux, La Robe mauve, 1946 © Adagp, Paris 2017
Féminité – La femme, ainsi que les jeux de séduction qui déterminent les relations amoureuses, sont au coeur du travail de Delvaux. L’énigme féminine : dès la fin des années 1920, la femme et le Nu féminin deviennent les sujets de prédilection de Delvaux par excellence.
Solitude et recueillement – Au milieu des années 1930, le silence devient l’une des composantes substantielles de l’oeuvre de Delvaux. Celui-ci envahit l’atmosphère de ses toiles, jusqu’aux personnages qui les occupent. Pensives, méditatives, les femmes imaginées par l’artiste dégagent un sentiment de solitude, voire de mélancolie. Elles refusent le dialogue, repliées sur elles-mêmes. Muettes, elles errent telles des somnambules.

Paul Delvaux, Etude pour La Fin du voyage, 1968 © Adagp, Paris 2017 /
Paul Delvaux, Les Cheminots, 1922 © Adagp, Paris 2017
Le voyage, l’évasion – Dès son plus jeune âge, Delvaux manifeste un vif intérêt pour le domaine ferroviaire. Au début des années 1920, les trains et tramways constituent déjà les sujets de ses toiles, en particulier la gare du Luxembourg à Bruxelles. Il s’applique à représenter l’activité de la gare et son ambiance hivernale avec un réalisme assidu.

Paul Delvaux, Sans titre (L’Incendie), 193 © Adagp, Paris 2017 / Paul Delvaux, La Fenêtre, 1936 © Adagp, Paris 2017
Poésie, mystère et fantastique – Lorsque Delvaux découvre l’oeuvre de Giorgio de Chirico . l’exposition surréaliste Minotaure, en 1934 au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, il prend conscience du potentiel poétique de la création picturale. Le mystère et la poésie des toiles de l’artiste italien l’inspirent infiniment, à tel point qu’à l’issue de cette expérience, il attribue un nouveau sens à son oeuvre.
La théâtralité – Au contact de l’oeuvre de Giorgio de Chirico, le travail de Delvaux acquiert un caractère théâtral. Les figurent tendent au hiératisme, les poses perdent en naturel, se figent. Les femmes sont apprêtées, drapées, précieuses. La mise en scène et le décor, réalisés avec un grand sens du détail, deviennent des éléments fondamentaux de l’univers pictural de l’artiste.
Les squelettes – L’attirance de Delvaux pour le squelette remonte à l’enfance, lorsque l’un d’entre eux occupe la classe de musique de son école. Le squelette a inspiré de nombreux artistes parmi lesquels James Ensor, que Delvaux admire dans les années 1930. Delvaux s’approprie ainsi le thème au terme de sa période expressionniste, vers 1934, et le conserve parmi ses sujets privilégiés jusqu’à la fin des années 1950. La particularité de ces squelettes est d’être représentés à l’image d’êtres vivants se livrant à des activités quotidiennes variées.
La Fondation Paul Delvaux
La Fondation d’utilité publique Paul Delvaux a été reconnue par arrêté royal le 31 octobre 1979. Elle a pour but la protection, la diffusion et le rayonnement de l’oeuvre de Paul Delvaux (1897-1994). Créée du vivant de l’artiste, elle bénéficie de sa générosité. En effet, Paul Delvaux et son épouse n’ayant pas eu d’enfant, ont désiré léguer une grande partie de leurs biens. La Fondation est également propriétaire d’un riche fonds d’archives qui éclaire les créations du peintre ; correspondance, notes manuscrites, photographies, documents vidéo et audio…
Depuis 1982, la Fondation dispose d’un espace d’exposition au sein du Musée Paul Delvaux de
Saint-Idesbald (Koksijde) en Belgique répondant à la volonté de rendre sa collection accessible au public. Actuellement, le souhait de la Fondation est de mettre en place un second Musée à Bruxelles.
(Affiche Paul Delvaux, La Terrasse, 1979 © Adagp, Paris 2017)
Exposition Paul Delvaux. Maître du rêve
Jusqu’au 1er octobre 2017 – Palais Lumière Evian-les-Bains
www. Palaislumiere.fr