Les Nefs de l’Île de Nantes sont de grandes halles industrielles qui servaient jadis à la construction navale. Après avoir servi notamment d’entrepôt commercial, restaurées dans le cadre du projet de transformation du site des anciens chantiers navals désaffectés, elles constituent aujourd’hui un espace couvert de plus de 10 000 m². Inaugurées en 2007, elles sont gérées par la société publique locale “Le Voyage à Nantes”.
Les Nefs sont conçues pour accueillir différents programmes, pérennes ou événementiels, dans des volumes autonomes glissés sous la structure couverte. C’est ainsi qu’ont été installés, en été 2007, l’atelier de construction et la galerie d’exposition des Machines de l’Île, dans laquelle déambule le désormais emblématique Grand Eléphant.
Inauguré le 30 juin 2007, l’Eléphant, tout de bois (sculpté) et d’acier, pèse 48,4 tonnes. Mesurant 12 mètres de hauteur pour
8 mètres de largeur, il peut accueillir 52 passagers par voyage sur ses deux étages. A son bord, le visiteur découvre un vaste panorama, bénéficie d’une vision du mécanisme de l’éléphant et en ressent chaque vibration ! Une passerelle aérienne installée à proximité des Nefs permet la descente des passagers « aller » et la montée des passagers « retour ».
La Galerie des machines, espace d’exposition et d’animation
Les chantiers navals de la ville ont fermé en 1987. Les deux derniers bateaux lancés furent un ferry pour la Scandinavie et un bateau pour la marine nationale. Ce fut un véritable traumatisme pour la ville – 1500 personnes y travaillaient encore en 1987 – qui s’est retrouvée avec une immense friche industrielle et une forte pression immobilière. Afin de conserver des traces de ce patrimoine industriel, la ville a pris le temps de la réflexion et a eu l’idée géniale de faire de ce quartier un endroit touristique par le biais de la culture, avec l’accueil d’artistes. Idée qui a d’abord pris la forme de la création de cet éléphant extraordinaire issu de l’imaginaire de Jules Verne, qui a vu le jour dans les ateliers. Un pachyderme attachant, aux longs cils, pour lequel furent utilisées les techniques de la construction navale.
On y a également édifié le Carrousel des Mondes Marins, le seul manège géant existant, ainsi que le petit manège d’Andrea, situé à l’entrée des Nefs.
C’est dans ces halles qu’étaient découpées les tôles servant à la construction des navires. Cet endroit – appelé la « fabrique aux sourds », tellement l’endroit était bruyant, chaud l’été et très froid l’hiver – est devenu un lieu d’activités, de loisirs. Lieu de promenade, également, très prisé pour les photos de mariage… Sur plus de 3 000 m2, ingénieurs, techniciens, chaudronniers, soudeurs, sculpteurs et menuisiers travaillent les structures et les matières. Depuis les terrasses perchées à 7,5 m de hauteur, le public peut observer les créateurs des machines en pleine activité dans leur monde de bois et d’acier.
La Galerie est un laboratoire où sont testées les machines construites dans l’atelier de la compagnie La Machine. La visite-spectacle est rythmée par les interventions des machinistes qui expliquent l’histoire et le fonctionnement de ces machines, lesquelles se transforment en animaux ou en monstres. Ils donnent vie au monde imaginaire de l’Arbre aux Hérons, projet majeur des Machines de l’Île. Un machiniste prend place aux commandes d’un simulateur de vol en soufflerie et après avoir mis ceinture, casque et lunettes, vole à plus de 100 km/h.
On y imagine aussi des bestioles extraordinaires made in Nantes qui sont expédiées dans le monde entier. Depuis 2014, une Fourmi géante traverse la Galerie. Quatre passagers sont invités à actionner les pattes, la tête et les mandibules.
Dernière création, et pas des moindres : une branche prototype à l’échelle 1 du futur et immense Arbre aux hérons – arbre d’acier de 50 mètres de diamètre et 35 mètres de haut, surmonté de deux hérons – qui sera installé d’ici 3-4 ans dans une ancienne carrière d’extraction de pierres. Les visiteurs pourront parcourir de branche en branche d’étonnants jardins suspendus et embarquer sous les ailes des hérons. Un projet gigantesque !
Le Carrousel des Mondes Marins, attraction récompensée
Ce manège géant de 25 mètres de haut et 22 m de diamètre, est peuplé de 36 éléments mobiles représentant des créatures marines sur trois niveaux : fonds marins, abysses, mer et bateaux. On y retrouve l’univers de Jules Verne (20’000 lieux sous les mers), mâtiné d’un côté Léonard de Vinci. Les machines de cette incroyable sculpture dédiée à la mer et composée de trois manèges empilés sous un chapiteau orné de frontons, peuvent être actionnées manuellement par les visiteurs s’installant aux commandes de ces machines extraordinaires.
Au premier niveau, les fonds marins disposent de 14 éléments dont le Crabe géant, le Calamar à rétropropulsion, l’Engin d’exploration et le Bathyscaphe qui s’enroule autour du mât central et offre une vision à 360° sur les 3 niveaux. Le Luminaire des grands fonds, la Raie Manta, ou encore le Poisson pirate composent les 6 éléments suspendus du niveau des abysses.
Rendez-vous au 3ème et dernier niveau, là où ça tangue : Attelages marins, Bateau tempête, Poissons volants, et Coques de noix tournent sur une mer démontée. En 2014, Pierre Orefice et François Delarozière, créateurs des Machines de l’Île de Nantes, ont reçu le prix international THEA de l’attraction la plus originale de l’année pour leur Carrousel des Mondes Marins. La remise du prix a eu lieu à Los Angeles.
Un héron de 8 mètres d’envergure emporte des passagers. Des végétaux côtoient des plantes mécaniques et des animaux
de la canopée.
Du croquis à la machine
en exploitation, tout
le processus de création
est présenté dans la galerie-laboratoire des Machines
de l’Île. Un univers qui s’adresse à toutes les générations et se prête parfaitement aux sorties familiales et en groupes.
A découvrir : l’univers du projet de l’Arbre aux hérons, le Paresseux, le Colibri géant, le Vol d’oies sauvages et tant d’autres animaux fantastiques parfois cachés dans la verdure… Installée sous la branche prototype de l’Arbre aux Hérons, la Boutique propose en exclusivité de multiples objets et créations originales. En face, le café de la Branche est l’endroit idéal pour faire une pause gustative en regardant passer le Grand Eléphant !
Un Jardin extraordinaire où poussera l’Arbre aux Hérons
A Chantenay, la carrière Misery est restée une friche industrielle durant plus de 30 ans. Cet espace singulier situé au pied des falaises granitiques du Sillon de Bretagne et à quelques mètres de la Loire, bénéficie d’un microclimat exceptionnel. Inspiré de l’univers de Jule Verne, ce Jardin Extraordinaire est peuplé d’une végétation luxuriante : palmiers, bananiers… Une cascade de 25 mètres de haut déferle entre les lierres. Ambiance tropicale sous le ciel nantais ! En 2023, à l’est de la carrière s’enracinera le monumental Arbre aux Hérons de 32 m de haut et de 50 m de diamètre, signé des Machines de l’Île. Le public sera invité à se balader sur ses 22 branches ou à embarquer sur les 2 hérons pour un incroyable vol. La promenade des 7 belvédères offre un point de vue en hauteur sur le futur jardin et le fleuve. (Visuel : Galerie des Machines. Les Machines de l’Ìle (Nantes, France) © David Gallard/LVAN)
2024 ou 2025 : Un grand musée Jules Verne au coeur d’une cité imaginaire !
Dans le Bas-Chantenay, quartier en pleine transformation urbaine, les anciens Grands Moulins de Loire accueilleront d’ici 4 à 5 ans la Cité de l’imaginaire, lieu inédit porteur d’une offre culturelle inspirée de l’univers de Jules Verne et de son écho dans notre monde contemporain. L’actuel musée Jules Verne y sera transféré et quadruplera ainsi sa surface’000 m2). Un espace d’exposition associé aux curiosités et événements nantais sera créé (Les Utopiales, festival de science-fiction, les Machines de l’Île, le Planétarium). Une bibliothèque s’y implantera ainsi qu’un espace de création pour des artistes, plasticiens scientifiques, paysagistes. Boutique et restaurant sont prévus et, sur le toit, un belvédère avec vue sur Nantes et l’estuaire. (Visuel : Carrière Misery, le Jardin extraordinaire ©Nantes Métropole)
(Texte et Photos : Françoyse Krier)
Voir aussi :
De Nantes à Saint-Nazaire, le parcours Estuaire, musée à ciel ouvert