LA PALMERAIE DE MARRAKECH, patrimoine naturel, véritable poumon de la ville, existe depuis le 12ème siècle. On peut s’y promener en vélo ou en calèche au milieu d’une végétation luxuriante.
Au 12ème siècle, des souverains berbères créèrent la palmeraie de Marrakech, à quelques kilomètres de la ville. Certaines espèces de palmiers étaient alors vénérées. Aujourd’hui, la Palmeraie de Marrakech compte plus de 100’000 arbres, sur environ 15’000 hectares : palmiers, production de dattes et un potager. De nombreux hôtels de luxe au décor des Mille et une Nuits, des villas somptueuses, terrains de golf et piscines, toujours entourés de verdure, sont nichés dans les alentours.
Le Jardin d’Inès, jardin d’Eden…
Niché au cœur de la palmeraie, « Jardin d’Inès » est une Boutique-hôtel de 26 suites orchestrée par le réputé chef tropézien Christophe Leroy. Outre son propre établissement – le Jardin d’Ines –, il dirige l’ensemble de la restauration du Resort Palmeraie Palace à Marrakech : plans d’eau bordés de kiosques en bois sculpté, vaste piscine, vue sur les montagnes de l’Atlas, parc fleuri planté de palmiers centenaires, azalées, bougainvillées, orangers, santolines, rince-bouteilles pleureurs…
Chaque suite, décorée dans un style mauresque, offre un espace de vie harmonieux, chic et chaleureux. Solarium, spa, et centre de bien-être complètent l’offre de cette adresse de charme. La carte propose une cuisine inventive et un brunch dominical servi dans une ambiance festive comme seule peut en inspirer Marrakech. Les ateliers de cuisine, avec le Chef Marc Alès, Meilleur Ouvrier de France en duo avec Christophe Leroy, s’avèrent des moments inoubliables. Faska est la personne indispensable, qui connaît tout, qui prévoit ce qui vous manque, sait expliquer comment faire du thé à la façon marocaine… Et ce, avec élégance, et le sourire, toujours. Un réel bonheur de discuter avec lui, de flâner dans les allées du jardin où il vous indique le nom des plantes. Une belle personne dans un lieu de rêve.
LE MUSEE DE LA PALMERAIE, né de la passion d’un homme pour l’art et la nature, c’est un lieu d’échanges et de rencontres, installé aux portes de la Palmeraie.
Le Musée de la Palmeraie a été fondé en 2011 par Abderrazzak Benchaâbane, professeur, parfumeur, photographe et ethnobotaniste… lci, l’art contemporain et la nature se complètent au travers de différents espaces : un jardin humide autour du bassin bordé d’orangers, de clémentiniers, grenadiers, un jardin sec doté d’une incroyable diversité de cactus dressant fièrement leurs silhouettes vers le soleil –, potager et verger, rosiers odorants et jardin andalou. Un écrin de verdure où il fait bon flâner entre arbres et sculptures. D’anciens bâtiments agricoles abritent une exposition permanente consacrée à l’art contemporain au Maroc – peintures, calligraphies, photographies – et des ateliers réservés aux enfants.
Jardins extraordinaires, parfums et passions…
Né en 1959 dans la médina de Marrakech, Abderrazzak Benchaâbane plongé très tôt dans l’univers olfactif des souks et jardins, entame des études en biologie puis prépare deux doctorats en botanique et en ethnobotanique.En 1998, Yves Saint Laurent lui donne carte blanche pour restaurer le jardin Majorelle en respectant l’esprit et le style de son créateur. Abderrazzak Benchaâbane consacrera dix ans de sa vie à ce projet avant de s’orienter vers une nouvelle passion : la création de parfums dont « Jardin Majorelle », commandé par le célèbre couturier, trouvant ainsi, une nouvelle et stimulante activité.
Dans son atelier, derrière les jardins du Musée de la Palmeraie, ce touche-à-tout crée en 2004 le parfum « Soir de Marrakech ». Tout un programme de la part de l’infatigable « homme au chapeau », directeur de la Biennale des arts plastiques de Marrakech, créateur du festival JardinArt, de la revue « Jardins du Maroc, jardins du monde »…
LE JARDIN MAJORELLE, calme et fraîcheur au cœur de Marrakech.
C’est l’un des endroits les plus visités du Maroc. Le peintre français Jacques Majorelle (1886-1962) a mis quarante ans pour créer, avec passion, ce lieu enchanteur qui accueille aujourd’hui plus de 600’000 visiteurs par an.
De la Lorraine à Marrakech
Né à Nancy en 1886, Jacques Majorelle est le fils du célèbre ébéniste Louis Majorelle, cofondateur de l’école de Nancy avec Émile Gallé. Il grandit au milieu des dessinateurs, ébénistes et marqueteurs des ateliers de son père, en plein mouvement de « l’Art Nouveau » qui s’inspirait des formes existant dans la nature.
Arrivé au Maroc en 1917, invité par le Général Lyautey, Lorrain lui aussi et proche ami de son père, il découvre Marrakech, est envouté par les couleurs vives, l’architecture berbère… Il s’y installe en 1919, envoûté par la lumière et « les souks éclaboussant de vie féconde et heureuse ». En 1923, Jacques Majorelle achète un terrain à la limite de la palmeraie de Marrakech. Il y fait construire une maison au style mauresque, puis des ateliers. En 1931, il fait concevoir une villa cubiste. Des balcons et une pergola d’inspiration arabe terminent la construction. Au rez-de-chaussée, son atelier et au premier étage, un studio. L’artiste crée alors un jardin luxuriant, l’enrichissant de variétés de plantes venues des cinq continents pour en faire « une cathédrale de formes et de couleurs », de bassins et décors de céramiques.
Jacques Majorelle s’éteint à Paris en octobre 1962 et repose à Nancy, au côté de son père.
Le jardin, sublime source d’inspiration
En 1937, Jacques Majorelle avait créé un bleu outremer : le bleu Majorelle, dont il peint les murs de son atelier, puis tout le jardin qu’il ouvre au public en 1947.
Après être laissé à l’abandon depuis la mort de son créateur, le jardin de Majorelle a été entièrement rénové à l’initiative de Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, tombés eux aussi sous le charme du Maroc, qui rachètent le jardin en 1980 : « C’est à Marrakech qu’il (YSL) avait découvert la couleur. Le chromatisme du Maroc devait l’influencer toute sa vie », écrit Pierre Bergé. « Il y avait toujours un peu de parfum du Maroc qui s’échappait de ces modèles nés à l’abri des palmiers… ».
Après le décès d’Yves Saint Laurent en 2008, Pierre Bergé fait don du Jardin Majorelle à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent. La rue menant à ce bel endroit est baptisée du nom du couturier et mécène. Un mémorial composé d’une colonne romaine posée sur un socle « rouge Marrakech », a été érigé dans le jardin.
Plantes exotiques rares, bougainvillées, palmiers, cocotiers, bananiers, bambous, bassins couverts de nénuphars et de lotus, roucoulement des oiseaux, pots de terre peints jalonnant les allées – du jaune, de l’orange, et du bleu Majorelle, toujours – offrent une délicieuse promenade.
LE MUSEE BERBERE fut inauguré en 2011, dans l’ancien atelier de Jacques Majorelle et présente un panorama – avec sons, musique, photographies et films – de l’extraordinaire créativité de ce peuple, le plus ancien d’Afrique du Nord La collection personnelle de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent y est dévoilé au public, soit plus de 600 objets, bijoux, armes, cuirs, vanneries, tissages, tapis…
LA MAMOUNIA : glamour, magie de l’Orient, thé à la menthe, huile d’argan, riads typiques, alliant architecture arabo-andalouse et cuisine marocaine authentique…
Le nom fait rêver… La Mamounia a vu passer un grand nombre de personnages historiques et de célébrités en quête de luxe, de calme et de volupté. L’histoire mentionne le sultan alaouite Sidi Mohamed Ben Abdallah, qui avait pour habitude d’offrir un domaine en cadeau de mariage à chacun de ses fils. Celui ayant appartenu au prince Mamoun deviendra célèbre et inspirera le nom de La Mamounia.
Avec une architecture et une décoration inspirées de la tradition arabo-mauresque, le palace de Marrakech porter toujours haut les couleurs du luxe et du raffinement à la marocaine : décor magnifique, service impeccable, personnel discret, odeurs de jasmin et d’orangers, jardin immense empreint de sérénité, piscine de rêve, boutiques de luxe, un bar où il fait bon s’attarder en imaginant les écrivains, stars du showbiz et hommes d’Etat ayant séjourné dans ce lieu presqu’irréel, depuis son inauguration dans les années 20 : Winston Churchill qui trouvait que «c’est un des lieux les plus beaux du monde», Franklin Roosevelt, Alfred Hitchcock qui y tourna quelques scènes de L’homme qui en savait trop, Pierre Balmain, Marcello Mastroianni, Catherine Deneuve, Alain Delon, Elton John, Barbara Hendrix, Martin Scorsese … Bref, le gotha planétaire ! Les atours de ce magnifique palace, situé à quelques minutes de la place Jamaâ El-Fna, ont été renouvelés par le décorateur Jacques Garcia.
Texte et photos : Françoyse Krier