

Vues de l’exposition présentée à Beaulieu – Lausanne.
(Photos sans mention : Françoyse Krier)
Première en Suisse romande : l’exposition « The Mystery of Banksy – A Genius Mind » est présentée à Beaulieu, Lausanne, jusqu’au 29 juin 2025.
Exposition non autorisée mais validée par des proches de l’artiste de rue mondialement reconnu qu’est Banksy.
Le paradoxe Banksy
Une mise en scène saisissante, quelque 150 reproductions – graffitis iconiques, sculptures évocatrices, installations vidéo immersives, œuvres imprimées sur des matériaux variés… “Pas d’œuvres originales ici…” précise Vincent Sager, directeur d’Opus One SA, Pionnière de l’organisation de grandes expositions en Suisse romande dont la démarche est de montrer de oeuvres illustrant à leur manière le parcours de Banksy, graffeur à Bristol dans les années 90 et qui depuis trois décennies occupe le terrain, et raconte beaucoup de choses : “Banksy popularise à des dimensions jamais vues le street art. S’il est farouchement opposé à l’idée du copyright et de la propriété, la commercialisation de son oeuvre – cette exposition en est un exemple parmi d’autres –, la manière dont ses œuvres sont vendues et atteignent des cotes spectaculaires dans les salles de vente, est un autre aspect qui fait que Banksy est probablement un authentique génie du marketing, un authentique artiste, complexe, dont on se réjouit de pouvoir rassembler ici quelques uns des aspects de sa personnalité et de son travail.”


© COFO Dominik Gruss

Le visiteur est invité à entrer via la reproduction de l’entrée de l’hôtel Walled Off à Bethléem, dont les fenêtres des chambres donnent sur le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie, “la pire vue d’hôtel au monde”. Reconstitution de la pièce du piano-bar où anges et statues, équipés de masques, se protègent de gaz lacrymogènes. Le piano joue tout seul des partitions interprétées par Elton John… Le trompe-l’œil est une technique très utilisée par Banksy et par de nombreux graffeurs, notamment sur le mur de séparation.

Présente lors de l’ouverture de l’exposition lausannoise, Clémence Lehec, géographe, a étudié dès 2014 le mouvement graffiti palestinien et en a fait sa thèse. ” La portion entre Jérusalem et Bethléem comprenait plusieurs œuvres de Banksy telles un salon surdimentionné avec fenêtre ouverte sur un paysage alpin, avant d’être rebouchée par des briques, un rhinocéros qui enfonce le mur…” La colombe avec cible portant un gilet pare-balles, réalisée en face du mur de séparation, est également représentée sur le mur de l’entrée de l’exposition. Citation de Banksy : ” La Palestine est aujourd’hui la plus grande prison à ciel ouvert du monde et la destination phare de vacances actives pour l’artiste graffeur. “

Un garçon et une fille en train de jouer avec un panneau de signalisation où il est écrit “Pas de jeu de ballon”

Le principe de base de tout bon graffeur étant de braver les interdits et d’aller s’emparer de la propriété d’autrui, disperser des faux billets à l’effigie de Lady Diana lors d’un festival, entrer incognito au MoMa de New York pour y afficher une de ses toiles, sont des exemples de coups d’éclat réalisés par Banksy et redoutés par la police… En voici un autre qui a fait grand bruit : apposée sur le mur d’un quartier de Londres, “La Petite fille au ballon”, est l’œuvre au pochoir la plus connue de Banksy. Près de la petite fille, un message écrit à la craie : “Il y a toujours de l’espoir”. Une reproduction sur toile de ce pochoir a été mise en vente aux enchères en 2018. Elle venait d’être adjugée pour plus d’un million d’euros, lorsque Banksy a déclenché un mécanisme d’autodestruction déchiquetant cette œuvre rebaptisée par l’artiste : L’œuvre est dans la poubelle…
Humour noir, ironie féroce…
L’identité de ce personnage reste toujours un mystère. Certains se demandent s’il s’agit réellement d’un seul homme… On l’aura compris, anticapitaliste, antimilitarisme, adepte inconditionnel de la liberté, Banksy peint anonymement et de manière sauvage, en des lieux et sur des supports peu conventionnels, des œuvres parfois revendues pour des montants astronomiques. Œuvres résolument provocatrices, humoristiques, percutantes, voire scandaleuses, dont les thèmes abordent des sujets de société majeurs, l’inégalité, le racisme, l’horreur de la guerre… Néanmoins, subsistent quand même des messages et lueurs d’espoir et de solidarité.

Le thème principal : critique de la consommation et du modèle capitaliste.
“Banksy écrit une histoire avec son art : l’histoire qui est une réalité pour nous en ce moment même. L’exposition est incontournable pour tous ceux qui aiment se confronter à l’art, à la politique, aux événements mondiaux en général et, surtout, à eux-mêmes, et qui ont le sens de l’ironie douce-amère», déclare Virginia Jean, experte reconnue du street art, et curatrice de l’exposition, pour qui Banksy et une source d’inspiration.
“Chacun va trouver quelque chose à voir et à comprendre lors de cette exposition, que ce soit au premier ou troisième degré, selon ce que certaines images peuvent provoquer. Cette exposition offre la possibilité d’inciter les gens à découvrir une œuvre nouvelle, à s’intéresser à une manière différente de raconter le monde”, conclut Vincent Sager.

et peinture aérosol)


avec le mohawk vert

dans le Southampton.
Crainte concernant l’avenir du monde


Cosette des Misérables, désolée
par la situation des migrants à Calais,
les yeux irrités par les gaz lacrymogènes
“Comme la plupart de gens qui ont réussi dans le monde de l’art, j’ai aussi acheté un yacht pour faire des croisières en Méditerranée“, a écrit non sans ironie Banksy. Navigant sous pavillon allemand, le M.V. Louise Michel acquis par Banksy, est soutenu par Sea-Watch, association allemande basée à Berlin, dont l’objectif est le sauvetage des réfugiés en détresse en mer Méditerranée. L’exposition « The Mystery of Banksy – A Genius Mind » soutient le projet humanitaire de ce navire de sauvetage. Une urne à dons sur place permet aux visiteurs de contribuer à cet effort humanitaire. Les organisateurs doubleront les fonds collectés pour les reverser intégralement à l’association Handbreit – Nautical Safety Solutions, qui gère le navire.


Ni le nom, ni le visage de Banksy n’ont jamais été révélés.
S’il manie la bombe aérosol depuis les années 80,
c’est au cours des années 90 qu’il prend de l’importance sur la scène Graffiti

avec une pioche plantée sur le côté ©COFO Dominik Gruss

Pionnière de l’organisation de grandes expositions en Suisse romande, Opus One a accueilli plus d’un million et demi de visiteur·euses depuis l’exposition Toutankhamon, organisée à Genève (Palexpo) en 2013 et 2014. C’est la quatrième exposition présentée à Beaulieu-Lausanne par le promoteur Opus One, après les expositions immersives Viva Frida Kahlo (2022-2023), Tintin, l’aventure immersive (2023-2024), et Titanic – L’exposition : de vrais objets, de vraies histoires (2024-2025).
De belles surprises attendent les visiteurs tout au long du parcours amenant à mieux connaître Banksy, icône du street art, et ses œuvres-messages anarchistes, antisystèmes souvent empreintes d’une poésie libertaire…

en forme de cœur pris dans du fil barbelé
et portant un pansement.
Amour douleur ou amour qui guérit ?


Exposition «The Mystery of Banksy – A Genius Mind»
à Beaulieu (Halle 35) – Avenue des Bergières 10 – 1004 Lausanne
jusqu’au 29 juin 2025
Du lundi au dimanche de 10h à 19h
Exposition tous publics en français et anglais
Billetterie et infos sur
Entrée gratuite pour les enfants de moins de 6 ans
Journées découverte tous les lundis au tarif de 16 CHF