pont japonais - jardin  de Claude Monet à Giverny

La maison et les jardins de Claude Monet à Giverny devraient rouvrir leurs portes au public en mai 2021. Une nouvelle saison fidèle à l’esprit du maître des lieux et marquée par la publication du livre relatant la restauration des jardins par Gilbert Vahé, chef jardinier du domaine de 1976 jusqu’en 2018. Quelque 130 illustrations viennent enrichir le contenu de ce passionnant ouvrage.

Si les livres consacrés à Claude Monet foisonnent, celui de Gilbert Vahé fera référence : une rétrospective du travail accompli depuis que Gérald Van der Kemp, ancien conservateur du Château de Versailles, a décidé de réaménager les jardins de Giverny, en 1977, aidé en cela par de nombreuses photographies et archives. « Cet ouvrage était indispensable », confie Hugues R. Gall, membre de l’Académie des Beaux Arts, directeur de la Fondation Monet. « Il conte, avec force détails, cette renaissance que nous devons au travail incroyable et complet de Gérald Van der Kemp et Gilbert Vahé. Ensemble, ils ont redonné à cet endroit l’esprit de Monet et en ont fait un lieu de mémoire incontournable. » 

maison et jardin  de Claude Monet à Giverny
Arcades au jardin  de Claude Monet à Giverny

Quand il s’installe à Giverny, le 29 avril 1883, Claude Monet (1840 – 1926) se prendra de passion pour le jardinage, les plantes mais aussi leur « mise en scène » où il révélera une extrême originalité, réalisant deux jardins qui ne ressembleront à nul autre. S’entourant des conseils avisés d’un Georges Truffaut, échangeant ses expériences avec ses amis Gustave Caillebotte ou Octave Mirbeau, tous deux habiles jardiniers, courant les expositions de plantes et les jardins botaniques, Claude Monet invente des jardins d’une extrême originalité dédiés, comme ses tableaux, aux seuls jeux de la lumière et des couleurs.

Iris jardin  de Claude Monet à Giverny

Fleurs au jardin  de Claude Monet à Giverny

La longue maison recouverte de crépi rose, le jardin qui descend en pente douce vers la voie ferrée puis, à partir de 1890, le jardin d’eau, composent dès lors un univers propice à la création du peintre. Selon Gustave Geffroy, biographe et ami intime du peintre, Giverny deviendra pour Monet « sa patrie et son port d’attache comme Barbizon pour Millet, Ornans pour Courbet, Ville-d’Avray pour Corot. »

Bois de bambous au jardin  de Claude Monet à Giverny
etang au jardin de Claude Monet à Giverny
étang et nénuphars jardin  de Claude Monet à Giverny
Claude Monet dans son jardin par Sacha Guitry 1913
Claude Monet dans son jardin par Sacha Guitry vers 1913 – droits réservés

Le repas terminé, la coutume veut que Monet emmène ses invités dans le jardin. Du printemps à l’automne, le spectacle est celui d’un jardin en perpétuel mouvement, changeant d’une semaine à l’autre, au gré des floraisons successives. Empruntant l’allée principale en prenant garde de ne pas écraser les capucines que le peintre aime à laisser ramper, les visiteurs découvrent à gauche les trente huit plates bandes et à droite, les massifs de vivaces monochromes. La profusion des fleurs et des feuillages, les associations d’espèces différentes agissent comme un seul ensemble où seule la lumière déclenche « l’instantanéité » recherchée par le peintre.
Le jardin d’eau suscite le ravissement. Le petit pont japonisant couvert de glycines embaumant le début de l’été, les saules pleureurs, les généreuses feuilles des pétasites à fleur d’eau surmontées par le bois de bambous, les azalées, les iris forment l’écrin idéal aux nymphéas dont les corolles fleuries ne cesseront d’attirer le peintre au crépuscule de sa vie. En juin 1890, il écrit à son ami Gustave Geffroy : « J’ai repris des choses impossibles à faire : de l’eau avec de l’herbe qui ondule dans le fond… C’est admirable à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça.
Enfin ! Je m’attaque toujours à ces choses-là ! ». C’est là, dans son Jardin d’Eau qu’il composera « Les Grandes Décorations de Nymphéas » exposées au musée de l’Orangerie à Paris. 

Promenade au cœur même de l’imaginaire du peintre

Peu à peu abandonnés à la mort du peintre, les jardins seront restaurés à partir de 1977 avant d’être ouverts au public le 1er juin 1980. D’avril à octobre, le visiteur peut y admirer une succession de floraisons remarquables : annuelles, bisannuelles, vivaces de printemps et d’été, nymphéas, arbustes à fleurs, rosiers, pivoines, vivaces et feuillages d’automne… Des milliers de variétés végétales rythment la vie de ces jardins extraordinaires.

Peu à peu abandonnés à la mort du peintre, les jardins seront restaurés à partir de 1977 avant d’être ouverts au public en juin 1980. D’avril à octobre, le visiteur peut y admirer une succession de floraisons remarquables : annuelles, bisannuelles, vivaces de printemps et d’été, nymphéas, arbustes à fleurs, rosiers, pivoines, vivaces et feuillages d’automne… Des milliers de variétés végétales rythment la vie de ces jardins extraordinaires.
Arbres morts, marécages, ronces et mauvaises herbes, voici ce que découvre Gérald
Van der Kemp à son arrivée à Giverny en 1974. Avec l’aide du chef jardinier Gilbert Vahé (photo ci-contre), les arbres morts sont remplacés, les parterres débarrassés des mauvaises herbes, le pont japonais est reconstitué et les allées élargies pour pouvoir accueillir les visiteurs nombreux à venir découvrir le domaine de Monet, continuellement fleuri d’avril à novembre.
L’ensemble des parterres est replanté à partir de documents d’archives et de la correspondance de Claude Monet avec ses fournisseurs. « Le monde végétal a évolué et les modes ont changé. Mais ce n’est pas tant l’authenticité du végétal qui compte. C’est la façon dont il est organisé dans le jardin. L’essentiel ? Recréer l’émotion que Monet a voulu insuffler… »
Main verte, depuis 30 ans, de la Maison et des Jardins Claude Monet – Giverny, Jean-Marie Avisard a succédé, le 1er avril 2018, à Gilbert Vahé au poste de chef jardinier. 

Gilbert Vahé jardinier Giverny
Livre Gilbert Vahé Le jardin de Monet - Histoire d'une renaissance

Intitulé « Le jardin de Monet à Giverny – Histoire d’une renaissance » (Editions Gourcuff/Gradenigo), l’ouvrage de Gilbert Vahé, chef jardinier historique de la restauration du domaine, raconte l’histoire de cette seconde vie offerte aux jardins du peintre des Nymphéas et témoigne ainsi d’un travail magistral mené pendant plus de quarante ans pour reconstituer ces espaces clefs de l’inspiration de l’artiste. Une « bible » dédiée au chantier d’envergure entrepris en 1976 et qui permit l’ouverture au public du sanctuaire de Claude Monet.

Le jardin de Monet à Giverny – Histoire d’une renaissance
Gilbert Vahé
Coédition : Maison et jardins Claude Monet-Giverny – Gourcuff/Gradenigo
Texte de Valérie Bougault avec la collaboration de Nic
ole Boschung
www.claude-monet-giverny.fr 

Visuels : Maison et Jardins Claude Monet Giverny – droits réservés

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