Labellisée petite cité comtoise de caractère, petite cité de France, pays d’art et d’histoire, Arbois, jolie petite ville du Jura, enserrée dans un écrin de vignes – 850 hectares en appellation contrôlée – et de forêts, invite à la flânerie…

Arbois, photo OT Arbois« Le plus beau mot de la langue française est le mot Enthousiasme », se plaisait à dire Louis Pasteur, qui aimait profondément Arbois. Comme ses voisines, Poligny et de Salins-les-Bains, cette autre cité comtoise est située au débouché d’une vallée (ou reculée) qui entaille le plateau du Jura. Cette reculée est fermée par une haute falaise au pied de laquelle jaillit la Cuisance (photo OT Arbois).

Vers 1260, le bourg est entouré d’une enceinte défensive et de fossés remplacés de nos jours par des jardins et chemins de promenades. En 1674, la ville d’Arbois était rattachée au Royaume de France par Louis XIV, les Arboisiens devenaient français. Les fortifications seront démantelées en 1678, après l’annexion de la Franche-Comté par la France.

Au 16ème siècle, familles nobles et bourgeoises occupaient châteaux et hôtels particuliers, avec tourelles et cours intérieures. On forgeait des armures dans la taillanderie de la Bourre.

Les cascades de la Cuisance ont alimenté de nombreux établissements : moulins à grains, à huile ou à papier, tanneries, scieries, ateliers de broyage du gypse. Aujourd’hui, des maisons avec encorbellement ou galeries, des passerelles et ponts de pierre agrémentent les rives de cet affluent de la Loue et sous-affluent du Doubs.

Arbois, égliss St-JustArbois, maisons le long de la Cuisance

Petite cité de France de renommée mondiale
Arbois est une ville vivante : flâner jusqu’à la magnifique église Saint-Just au clocher du XVIème siècle, haut de 60 mètres, visiter l’institut et le musée de la Vigne et du Vin, pousser la porte de la demeure familiale de Louis Pasteur, découvrir sa place de charme rythmée d’arcades, ses quartiers attachants où les maisons vigneronnes côtoient les hôtels particuliers, aux petits jardins romantiques, ses ponts, tours, ruelles et fontaines… Une promenade à travers le temps et à la découverte d’un riche patrimoine que l’on prolonge à l’ombre de terrasses ou aux tables de restaurants gastronomiques ! Les maisons d’Arbois bâties en pierre ocre dorée, ont conservé leurs toitures brunes.
  

Capitale des vins du Jura

Arbois, vignobles - photo OT ArboisArbois, vitrail dans l'église St-Just

Ce titre fut acquis par la ville en 1986. Car le vignoble d’Arbois s’enorgueillit d’être le premier vignoble français à avoir bénéficié d’une AOC en 1936. Née du celte “ar” et “bos” signifiant “terre fertile”, l’appellation Arbois qui donne sa renommée aux vins du Jura, est répartie sur 13 communes avec un total de 843 hectares. Elle est aujourd’hui la première du Jura par son volume de production, de l’ordre de 45’000 hectolitres par an. Les cinq cépages autorisés dans le Jura peuvent prétendre à l’AOC Arbois qui produit environ 70% des vins rouges jurassiens et 30% des blancs.
Le 1er dimanche de septembre a lieu une cérémonie ancestrale : le Biou. Les plus beaux raisins sont accrochés sur un moule de façon à former une énorme grappe pouvant peser jusqu’à 100 kg. C’est l’offrande des prémices de la récolte à Saint Just, patron de la paroisse. Le Biou, porté par quatre vignerons, et précédé de violoneux, est porté en cortège jusqu’à l’église. Il est ensuite suspendu à la voûte où on peut l’admirer jusqu’au 3ème dimanche de septembre.

Le musée de la Vigne et des Vins du Jura raconte toute l’histoire d’un savoir-faire ancestral. Autour de cette grosse bâtisse de pierre (XIIIe-XVIIIe), des vignes reconstituées illustrent au fil des saisons les travaux du vigneron franc-comtois – hier et aujourd’hui – ainsi que les différents cépages plantés dans la région.

http://www.arbois.fr/musee-de-la-vigne-et-du-vin-du-jura.htm

Arbois, statue de Louis Pasteur Arbois, arrière de la maison de Louis Pasteur Arbois, maison de Louis Pasteur La Maison de Louis Pasteur
C’est aussi l’illustre savant Louis Pasteur qui donne à Arbois sa renommée mondiale.

Né à Dole, le 27 décembre 1822, l’inventeur du vaccin contre la rage revint à Arbois sa vie durant. Il aimait séjourner dans cette demeure accueillante et agréable, entouré de sa famille et de ses amis. Le père de Louis Pasteur y avait installé sa tannerie.

Arbois, plaque sur la maison de Louis Pasteur La visite de la maison, conservée intacte, du billard au laboratoire personnel du savant, est touchante. La plaque portant le nom du savant est toujours apposée à cette grande demeure, vêtue de vigne vierge. A l’arrière, un petit jardin à proximité du gué qui franchit la Cuisance. A la mort de son père en 1865, Louis Pasteur hérite du petit logement que celui-ci s’était réservé, tandis que sa sœur Virginie, dispose du rez-de-chaussée et de la tannerie au sous-sol. En 1874, Louis Pasteur récupère l’ensemble du premier étage, prend à sa charge la réfection des galeries qui courent le long des façades.
En 1878, Louis Pasteur séjourne longuement à Arbois où il réalise les expériences qui ruineront définitivement la théorie de la génération spontanée. Le 28 avril 1879, il achète la maison de son voisin.
 À la mort de Virginie en 1880, il possède toute la maison dans laquelle il reviendra avec plaisir jusqu’à la fin de sa vie.
Labellisé Maisons des Illustres, classée aux monuments historiques depuis 1937, la demeure-musée est la propriété de la fondation de l’Académie des Sciences. Outre la maison, on peut découvrir le collège où le jeune Louis fut élève de 1831 à 1839, ses vignes, les tombes familiales…

Arbois, place de la libertéCapitale gourmande étoilée
Ville de fêtes et fde estivals – Festi’caves, rencontres littéraires « Les petites Fêtes de Dionysos », festival international d’orgue, « la Crue du Rock » rock, ska, chanson française ou métal pendant deux jours à Arbois… – Arbois bénéficie également de nombreux labels touristiques et gastronomiques dont celui du Site remarquable du Goût. Des restaurants gastronomiques font la fierté d’Arbois, notamment les délicieuses créations de Jean-Paul Jeunet, deux étoiles au Michelin.

Le vin d’Arbpois est réputé depuis fort longtemps. De Rabelais à Voltaire, ses qualités ont souvent été chantées… Parmi les cinq cépages jurassiens citons le Poulsard, appelé aussi Ploussard, un cépage répandu avec 20 à 25% de la surface plantée et 80% de l’encépagement en rouge du Jura. Le Trousseau vin coloré, tannique et de longue garde, est probablement d’origine comtoise remontant aux environs du XVIIIème siècle.

Arbois MacvinCépage typiquement jurassien, cousin des Traminer alsaciens, le Savagnin s’extériorise à merveille sur le terroir du Jura pour produire le fameux vin jaune. Son assemblage avec un Chardonnay donne un vin typé, dénommé “Tradition”.

Le Macvin du Jura appartient au club français très fermé des mistelles (ou vins de liqueur) d’AOC, le seul à être issu d’une eau de vie de raisin et non de vin. Connu depuis le XIVème siècle, le Macvin du Jura est élevé au minimum pendant 12 mois en fûts de chêne et doit présenter entre 16° et 22° d’alcool pour obtenir l’AOC.

Ne quittez pas le Pays de Pasteur sans avoir goûté les fameux chocolats Hirsinger, Meilleur Ouvrier de France et après un passage à l’Office du Tourisme, riche en dépliants, cartes, etc. Et où l’accueil est des plus sympathiques.

Texte et photos : Françoyse Krier

http://tourisme.arbois.com

http://www.academie-sciences.fr/pasteur.htm

Voir aussi : https://www.fykmag.com/arbois-le-chocolat-vivant-dedouard-hirsinger/

Arbois :le Chocolat vivant d’Edouard Hirsinger

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