Le Château de St-Maurice (VS) fait le pari d’une exposition autour d’Alice au Pays des Merveilles, du 7 avril au 12 novembre 2017. A travers l’exposition d’originaux et de reproductions, cette création originale se veut raconteuse de la largeur et de la diversité des représentations d’Alice et de son rêve. Dédiée à tous les regards (dès 4 ans) elle s’agrémente d’extraits de films, de pop-ups, d’un jeu de croquet avec des flamants roses, de miroirs pour tenter de se rapetisser ou de s’agrandir ainsi que de jeux et d’installations ludiques.
Dessins de John Tenniel, pour la première édition du livre
Dessins d’Arthur Rackham (1907)
Lieu d’exposition dédié au dessin et à la narration dessinée
Le Château de St-Maurice aime varier les plaisirs. Après ses expositions dédiées à Mix&Remix, Samivel, André Paul, Derib, Etienne Delessert, Mordillo ou Grzegorz Rosisnski (le dessinateur de Thorgal) il a pris le parti, depuis 2015, de proposer des expositions thématiques.
Après le Western (2015) et Le Marsupilami (2016) il s’engage cette année sur l’un des territoires imaginaires les plus fous et les plus inégalés, Alice au pays des merveilles.
Ce succès mondial de la littérature anglaise, écrit et illustré au 19ème siècle par le logicienbritannique Lewis Carroll, a inspiré et inspire encore aujourd’hui nombre de créateurs Depuis sa première représentation graphique (par Lewis Carroll, en 1864) jusqu’à nos jours, l’histoire d’Alice au Pays Merveilles a trouvé, par le biais d’illustrateurs, plasticiens, peintres, photographes, cinéastes ou publicitaires de tous les continents des millions d’interprétations visuelles.
Alice par Pat Andrea (NL, 2006) / Alice par José Roosevelt (Brésil/Suisse, 2000) / Alice par Benjamin Lacombe (France, 2015)
L’exposition, créée sur mesure par le Château de St-Maurice, porte son propos sur l’illustration. Elle évoque un regard sensible sur la diversité et la fertilité de l’illustration du rêve imaginé par Lewis Carroll à travers les oeuvres historiques ou contemporaines d’artistes tels que John Tenniel (l’illustrateur de la première édition d’Alice), Arthur Rackham, Mabel Lucie Attwell, Anthony Browne, Pat Andrea, Rebecca Dautremer, Benjamin Lacombe (le concepteur de l’affiche de l’exposition), Thomas Perino, José Roosevelt, Julia Sardã, ou Adrienne Ségur.Elle raconte par la diversité de son accrochage, la fascinante ambiguïté de l’oeuvre de Lewis Carroll entre les mondes de l’enfance et de l’adulte, entre conformité(s) et transgression(s), entre convenance(s) et liberté(s) !
Un espace de dessin est proposé afin que chaque visiteur imagine sa propre Alice.
Alice par Rebecca Dautremer (France, 2010)
L’histoire de la création d’Alice
Au début des années 1860, Lewis Carroll part régulièrement en promenade avec des trois des filles du doyen du collège dans lequel il enseigne, Edith, Lorina et Alice Liddell, le plus souvent escorté par le Révérend Duckworth. A chacune de ces rencontres, Il invente des contes farfelus pour amuser les petites filles.
Le 4 juillet 1862, les trois fillettes, Lewis Carroll et le Révérend Duckworth partent en barque sur la rivière qui traverse Oxford. Au cours de cette balade, l’écrivain met en scène dans son conte une petite fille prénommée Alice qui suit un Lapin Blanc dans son terrier, vit des aventures extravagantes et rencontre des personnages plus saugrenus les uns que les autres. L’histoire s’intitule Les Aventures d’Alice sous Terre et, lorsqu’elle rentre chez elle, Alice Liddell demande à Lewis Carroll d’en faire un livre.
Deux ans plus tard, Lewis Carroll offre à Alice Liddell, Les Aventures d’Alice sous Terre. Le texte est manuscrit et illustré de sa propre plume. En parallèle, il rédige une version augmentée de nombreux épisodes et de personnages : le Chat du Cheshire, le Chapelier ou le Lièvre de Mars. Cette version est confiée à l’illustrateur et caricaturiste très en vogue à cette époque, John Tenniel. Le livre parait en 1865 sous le titre Alice’s Adventures in Wonderland chez Macmillan. Le livre, traduit en plus de 125 langues, est aujourd’hui, l’un des plus gros succès éditoriaux de la littérature anglaise, si ce n’est le plus gros succès.
Alice, blonde, brune… ou rousse ?
Alice Liddell était brune. Lewis Carroll voulait que son héroïne ait l’apparence d’une petite fille modèle. Il confie au premier illustrateur de son histoire ses propres photos de deux fillettes aux cheveux blonds, longs et ondulés.
Dès 1907, Arthur Rackham propose une Alice quasiment rousse, disons blond vénitien. Quatre ans plus tard, Lucie Mabel Attwell colore les cheveux de la petite fille d’un orange éclatant.
Dans le manuscrit d’Alice sous la Terre, Lewis Carroll dessine lui-même Alice. Les dessins sont en noir et blanc mais l’apparence et la chevelure de l’enfant ressemblent à s’y méprendre à un tableau qu’il possède, The Lady with the Lilacs du peintre Arthur Hughes. La peinture représente une jeune femme aux cheveux longs, ondulés et… roux.
Dans la version du peintre Pat Andrea, en 2006, la demoiselle change de couleur de cheveux à chaque image.
A chacun son Alice et nul doute qu’elle fera des merveilles lors de son séjour au Château de Saint-Maurice !
Exposition Alice au pays des merveilles / Château de St-Maurice, rte de Chablais 1, 1890 St-Maurice (VS)
Du 7 avril au 12 novembre, mardi au samedi, de 13h30 à 18h ; dimanche de 11h à 17h.
Lundi fermé. Ouverture exceptionnelle le Lundi de Pâques (17 avril), de 11h à 17h.