Jusqu’au 30 avril 2017, le designer néerlandais autodidacte, Aldo Bakker présente au mudac des œuvres à la frontière entre l’art et le design, la sculpture et l’objet utilitaire. Et David Bielander, créateur suisse établi à Munich, traduit en bijoux des éléments de notre quotidien, issus du monde animal ou végétal, et des matériaux sans prétention comme le carton. Illusion, tromperie, où est la réalité ?
Aldo Bakker. Pause / Lausanne
Depuis la fin des années 1980, le designer industriel Aldo Bakker (Pays-Bas, 1971) a développé un impressionnant ensemble d’oeuvres. L’exposition Aldo Bakker. Pause / Lausanne présente pour la première fois une rétrospective de son travail. Conçue par le designer lui-même, elle permet au public de découvrir les résultats surprenants d’un processus de travail laborieux et unique en son genre. Bien qu’Aldo Bakker ait produit un large éventail d’objets – des pièces uniques et des éditions limitées, mais aussi des créations pour des entreprises renommées comme Karakter et Georg Jensen (DN), Puiforcat et Sèvres (FR) –, l’impact réel de son oeuvre n’est pas lié aux quantités produites. La qualité des oeuvres qu’il a dessinées et façonnées, re-dessinées et re-façonnées encore et encore, réside avant tout dans la façon dont elles changent notre perception de l’ordinaire. L’exposition illustre sa subtile maîtrise de l’extraordinaire. Non par le biais de l’extravagance, mais à travers la finesse et la précision absolue de l’exécution.
L’exposition est présentée en 2016 au CID – centre d’innovation et de design au Grand-Hornu (Belgique) avant le mudac, seule étape suisse de l’exposition.
Images présentées : Aldo Bakker. Pot 2016 porcelaine / Swing 2014. Bois d’érable traité avec du sulphate de fer / Horn 2014. Pot pour Puitforcat. Argent et or plaqué/ Green table and Pink Stool table et tabouret Laque Urushi – Photos @Erik & Petra Hesmerg
Carte blanche à David Bielander
David Bielander, créateur suisse établi à Munich, traduit en bijoux des éléments de notre quotidien. Crevettes, ananas, scarabées, framboises sont immédiatement reconnaissables, mais déconcertants. Ses trompe-l’oeil ne cherchent pas à mystifier le spectateur mais à créer avec humour un jeu entre la personne qui porte le bijou et le bijou lui-même. Si David Bielander cherche le meilleur matériau, la technique la plus adéquate pour simuler la réalité, c’est lorsque ses bijoux sont portés qu’ils deviennent véritablement vivants. Les broches limaces (Slugs) glissent à l’assaut du décolleté, le collier serpent (Snake) ondule autour du cou.
Après son apprentissage d’orfèvre à Bâle, Bielander a obtenu en 2002 un master à l’Académie des beaux-arts de Munich, sous la direction d’Otto Künzli, maître du bijou conceptuel. Son influence est perceptible aussi bien dans la connaissance des matériaux que dans le savoir-faire requis par cette formation exigeante. Il a obtenu récemment quelques prix prestigieux: le Förderpreis de Munich en 2009; le prix Herbert Hofmann in 2010 et, en 2012, le prix Françoise van den Bosch et le prix fédéral de design. L’exposition présentera une sélection de ses oeuvres dans une scénographie conçue spécialement pour ses pièces, loin de la vitrine traditionnelle de musée.
Images présentées : David Bielander. Démiurge 2013. Photo de Simon Bielander et David Bielander C-Print sur Dibond Edition de 3 Photo @Simon Bielander / David Bielander Cardboard (Crown). 2016. Couronne ou collier Or, jaune et gris Edition de 5 Photo@Dirk Eisel / cardboard (Heart) 2016. Bracelet Or, jaune et gris Edition de 12 Photo @Dirk Eisel / Cardbord (Crucifix) 2015. Crucifix Carton Edition de 12 Photo @Dirk Eisel / Scampi 2007. Bracelet Argent cuivré, élastiques Edition de 12 Collection de la Confédération en dépôt au mudac Photo @Simon Bielander / Lippen 1999. Broches Joint de bocal de conserve, épingle acier Edition illimitée Photo @Simon Bielander.
mudac – Jusqu’au 30 avril 2017
Place de la Cathédrale 6 / 1005 Lausanne
Mardi-dimanche : 11h00-18h00
www.mudac.ch/