Château de Hauteville : campus d’exception sur un site remarquable

Situé dans la commune de Blonay–Saint-Légier, le Château de Hauteville, vendu par la famille Grand d’Hauteville en 2014, accueillera des étudiants participant à l’un des programmes d’études à l’étranger proposé par Pepperdine University. Acquise par l’Université américaine Pepperdine, en décembre 2018, la belle demeure, avec vue sur les Alpes et le Léman, a été rénovée et accueillera ses étudiants dès cet été.

Grande demeure patricienne, grande famille

A l’origine, Hauteville était un domaine de vignes dépendant de la maison de Blonay. Les caves étaient donc importantes avant que prés et champs ne grignotent ce vaste vignoble. Lorsqu’il se porta acquéreur de la seigneurie en 1760, Pierre-Philippe Cannac fit agrandir le château par l’architecte français François Franque, avec une ample cour d’honneur et un petit temple de style ionique. Quand Victoire, fille de Jacques-Philippe Cannac épouse Daniel Grand, le jeune couple décide de prendre le nom de Grand d’Hauteville. Seigneurie depuis le XVIII^ème siècle, le Château d’Hauteville qui a vu passer de nombreux et d’illustres visiteurs, est restée la propriété de la famille Grand d’Hauteville avant d’être portée à la vente en 2014, pour 60 millions de francs. Quant au mobilier, les éléments les plus prestigieux ont été mis aux enchères à Londres, en 2014, le reste étant mis à l’encan , en 2015, dans l’enceinte du château. Plusieurs lots ont été acquis par des musées suisses, dont le Musée historique de Nyon, le Musée national suisse, le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne.

Cadre historique pour de futurs leaders mondiaux

Ce site exceptionnel absolument authentique comprend une série de bâtiments exceptionnels : château, bucher et orangerie, maison du jardinier, serre, glacière, pavillon d’amour et même une glacière. A ajouter à cet ensemble de bâtiments : une majestueuse allée des platanes, un parc devenu avec le temps une forêt, un canal, un bassin de rétention, car il y avait un moulin et jusqu’à cinq fermes autour de ce domaine. 

Après 5 ans de réflexion, le permis de construire fut obtenu en mars 2020. S’ensuivit un grand chantier mené par un groupe d’architectes, un groupe de mandataires, un groupe d’experts. La grande ferme du château est vidée; la toiture et les éléments en trompe-l’oeil de la façade se sont avérés très dégradés. 70% du décor ont pu être sauvés et une procédure de restauration magnifiquement menée par une trentaine de restaurateurs.

 

« Nous avons peu d’indications sur le château d’avant 1760 », mentionne l’architecte Nicolas Delachaux. Demeure reconnue, entre autres, pour ses décors peints comme le grand salon en double hauteur, orné de fresques baroques d’une richesse unique. En 2009, les syndics de la région avaient rêvé d’en faire le siège du nouveau Musée cantonal des beaux-arts, idée qui plaisait aux propriétaires mais que le canton n’avait pas retenue.

« Nous avons cherché à utiliser matériaux les plus proches », poursuit l’architecte. « Tous les matériaux utilisés bois, pierres, et autres sont des matériaux locaux : pierre de meulière provenant de carrière du côté d’Estavayer, la charpente, y compris le chêne, est faite de bois des forêts environnantes. »

Vie spirituelle, valeurs chrétiennes et savoir-faire universitaires

Les travaux de rénovation ont permis de créer des logements modernes pour les étudiants et les enseignants du campus. L’architecte Nicolas Delachaux a veillé à créer un équilibre entre les exigences d’un centre de formation moderne et la conservation patrimoniale du lieu. Un mode de vie parfaitement adapté à un monument historique : chambres de 2 à 8 lits, salles de bain regroupées…
Le rez-de-chaussée et le 1^er étage du château accueillent les salles de classe et les bureaux, les caves sont transformées en lieux de réceptions, tandis que les combles sont aménagés en dortoirs permettant d’accueillir les étudiants. Un ascenseur est installé dans l’aile ouest.

Le Château d’Hauteville accueillera en moyenne 80 étudiants par semestre en filière Bachelor et 45 étudiants en Master. Pepperdine proposera une variété de cours académiques, notamment le français, les civilisations du monde, les sciences de la terre, le christianisme et la culture, l’agriculture, les plantes et l’environnement, la sociologie, la politique étrangère et la résolution alternative des conflits. Sur le campus d’Hauteville, des liens seront également tissés entre les étudiants et les communautés locales, par des activités diverses telles qu’elles se pratiquent sur d’autres campus internationaux de Pepperdine : participation à des ramassages de déchets, cours d’anglais, accueil du public… 

La famille Cannac, originaire de Lyon et installée à Saint-Légier, a ramené de France la mode du théâtre de société. En 1777, Pierre-Philippe de Cannac a commandé au peintre lyonnais Joseph Audibert de peindre quatre décors de théâtre. Les quatre scènes représentent une cuisine, un salon, une forêt avec des ruines et un jardin à la française. En 2015, le Musée national suisse a acquis un ensemble de décors de théâtre, divers costumes et objets du château d’Hauteville. Il s’agit de l’un des rares théâtres de l’époque conservés en Suisse, ce qui en fait une véritable curiosité. Les décors baroques sont actuellement en cours de conservation-restauration pour être ensuite présentés dans la nouvelle exposition permanente du Château de Prangins.

La salle qui était à l’origine le grand bucher, avant d’être transformée en manège, en 1828, et quelques années plus tard une orangerie, devient un réfectoire – avec cuisine professionnelle –, salle indispensable à un campus, pouvant recevoir 150 personnes pour un service proposé trois fois par jour. La grange accueille différents locaux techniques et 30 lits supplémentaires. La superficie totale est de 1’038 m² pour le château et 566 m² pour l’orangerie.

Château de hauteville – Chemin des Boulingrins 10 1806 Blonay – St-Légier
www.pepperdine.edu